Le Lean ne suffit plus. L’Humain ne suffit pas. La robustesse ne suffit pas. Aujourd’hui, les entreprises doivent composer avec l’imprévisible, le flou, l’instable. Et pourtant, il est possible de durer, de progresser, de transmettre. Pour cela, il faut un modèle vivant, profondément humain, qui ne se contente pas d'optimiser des flux mais qui réveille les forces profondes de l'organisation. Ce modèle, je l’ai conçu sur le terrain, en pleine tourmente, avec les femmes et les hommes que j’ai accompagnés. Je l’ai nommé : Rési-Lean.
Pourquoi une molécule ?
Parce qu’une organisation est un corps vivant. Elle respire, réagit, évolue. Elle tombe, elle se relève. Elle traverse des crises, perd ses repères, et parfois, trouve une nouvelle voie. La métaphore de la molécule me permet de relier trois forces qui, ensemble, créent un mouvement durable :
Le Lean, pour structurer, visualiser, et donner du rythme.
L’Humain, pour incarner, fédérer, donner du sens.
La Résilience organisationnelle, pour absorber les chocs, apprendre, se transformer.
Ce modèle n’est pas théorique. Il est né dans les ateliers, les salles de pause, les open spaces. Il est nourri par l’écoute, l’observation, les silences parfois. Il est humble, adaptable, profondément humain.
Les trois atomes de la molécule
1. Le Lean vivant : Un Lean qui ne s’impose pas. Un Lean qui part du terrain, qui écoute le rythme du client, qui visualise le réel pour mieux l’ajuster. Il s’appuie sur des outils simples : management visuel, standards, pilotage à intervalles courts. Mais surtout, il redonne la main aux équipes. Il rend visible ce qui est caché, il donne du pouvoir d’agir.
2. L’Humain aligné : C’est le cœur battant de la molécule. Il s’incarne dans les managers, les opérateurs, les fonctions support. C’est la reconnaissance de chaque singularité : Ikigaï, émotions, typologies de personnalité. C’est l’envie de créer des environnements où chacun peut contribuer avec ses forces, ses limites, et surtout avec authenticité. L’arbre des émotions n’est pas un gadget. C’est un miroir. Un levier de dialogue. Un outil pour oser dire, pour mieux vivre ensemble.
3. La Résilience organisationnelle : La capacité à rester debout, à garder le cap dans l’incertain. Mais aussi à rebondir, à se transformer. La résilience, c’est accepter de ne pas tout maîtriser. C’est s’ancrer dans ses valeurs pour mieux pivoter. C’est construire un système qui apprend de ses échecs, qui transforme ses faiblesses en forces. C’est la maturité de l’organisation qui se mesure non pas dans sa performance brute, mais dans sa capacité à progresser même quand tout bouge autour d’elle.
Et concrètement ?
Ce modèle, je l’ai mis en œuvre chez Texipool et Vso, en pleine crise COVID. Les équipes étaient sous tension, les repères éclatés, la chaîne de valeur affaiblie. En quelques mois, nous avons :
Redonné du sens au quotidien à travers un pilotage visuel simple et partagé
Remis le client au centre par des actions terrain et des standards revus
Fait émerger la fierté collective par le suivi des résultats et la reconnaissance des efforts
Instauré des rituels émotionnels et humains pour traverser l’incertitude ensemble
Le résultat ? Un site plus fluide, des équipes plus soudées, une vision commune. Et surtout, une envie partagée de continuer à progresser.
Rési-Lean, ce n’est pas une méthode magique. C’est une philosophie d’action, une boussole pour les dirigeants, les managers, les équipes. C’est un modèle qui replace l’humain au centre des flux. Qui conjugue le bon sens industriel à l’intelligence collective. Qui construit du durable, du solide, du vrai. Parce qu’une entreprise est avant tout une aventure humaine.
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